Le Canard enchaîné tacle la ministre de la Santé

« Marisol Touraine influe beaucoup sur la santé… de ses collaborateurs », s’amuse Le Canard enchaîné dans son édition du mercredi 7 août. Après avoir épuisé un dircab et six conseillers, « la dernière victime collatérale des nerfs de la ministre de la Santé est le secrétaire général des Affaires sociales, Denis Piveteau ». Début août, nous évoquions l’information dans notre newsletter.

« Son départ a fait l’effet d’une bombe dans nos ministères », indique l’Union des syndicats autonomes citée par le quotidien Libération. Denis Piveteau a démissionné et obtenu à la mi-juillet le statut de réfugié à l’Elysée où il est maintenant chef de cabinet adjoint. Cinq mois, c’est donc le temps qu’aura tenu le conseiller d’Etat auprès de Marisol Touraine.

Selon Le Canard, la ministre aurait dégoûté l’intéressé en imposant le spectre de Claude Evin, ancien ministre, comme futur patron de la stratégie nationale de santé dont le dessein a été confié à un comité des sages présidé par Alain Cordier, membre du collège de la Haute autorité de santé. Un « nouveau machin, explique l’hebdomadaire satirique, qui servirait à conduire la politique de santé ».

« Hémorragie au ministère de la Santé »

Alain Cordier justement qui d’après Le Canard serait également persona non grata depuis qu’il a remis fin juin son rapport sur la stratégie nationale de santé dans lequel il « suggère de s’intéresser un peu plus aux malades et un peu moins aux structures ». L’insolent souligne même « qu’il serait temps de réorganiser d’urgence le pilotage national ». Une recommandation que la ministre aurait fort mal prise.

Car Marisol Touraine sait ce qui est bon pour les citoyens : une administration omnisciente qui concocte plein de « machins » dont l’utilité et l’efficacité ne sauraient être remises en question puisqu’ils sont mis en place par la sphère publique. Appliquée au domaine de l’Open data, cette politique empêche toute avancée, dans la mesure où, par définition, la transparence sur les données de santé suppose un élargissement à la société civile de prérogatives jusque là réservées à l’administration.

Sauf qu’aujourd’hui, les acteurs oeuvrant dans le secteur de la santé, chercheurs, associations, journalistes, sociétés privées, sont de plus en plus nombreux à exprimer leur agacement face à la gestion calamiteuse que proposent les pouvoirs publics du système de soins. La mobilisation qu’est parvenue à catalyser l’Initiative Transparence Santé en atteste.

Pour le moment, la ministre s’emploie à faire taire les oppositions. Bon gré, mal gré, elle sera bien obligée de lâcher du lest.

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